Séquestration carbone : zoom sur les solutions fondées sur la nature
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, la séquestration carbone compte parmi les leviers à activer. Elle participe à la réduction de l’accumulation des gaz à effet serre dans l’atmosphère. De toutes les solutions de séquestration carbone, ce sont celles basées sur la nature (Nature based Solutions – NBS) qui présentent le plus de co-bénéfices.
Séquestration carbone : quésaco ?
Pour relever de la neutralité carbone et ralentir le changement climatique, les leviers d’action prioritaires sont ceux qui permettent de diminuer les émissions de carbone des agents économiques. Mais la séquestration carbone a elle aussi un rôle à jouer. Selon le GIEC, il s'agit d'une pratique incontournable pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
De quoi s’agit-il ? La séquestration carbone consiste à capter et stocker le CO2, gaz principalement responsable du réchauffement climatique. Pour atteindre le zéro émission nette en 2050, il faudrait séquestrer 100 milliards de tonnes de CO2, chaque année… contre 40 millions à l'heure actuelle. Un changement d’échelle à opérer.
Deux types de solutions coexistent : lesdites Nature based solutions (NBS) ou solutions fondées sur la nature, et le Carbon capture and storage (CCS) qui utilise des outils technologiques de capture et de stockage du carbone. Parmi ces stratégies, celles fondées sur la nature sont les plus vertueuses puisque leurs bénéfices vont au-delà de l’impératif environnemental.
Nature Based Solutions : des solutions valorisant les services écosystèmiques
Naturellement, le carbone émis sur la planète peut y être accumulé et stocké dans différents écosystèmes : les océans, la biomasse terrestre, les sols et l’atmosphère - c’est l’accumulation de carbone dans ce dernier qui provoque le changement climatique. Renforcer les capacités de stockage des autres écosystèmes devient alors une ressource clé dans la lutte contre le dérèglement du climat.
Le principal mécanisme de séquestration naturelle du CO2 repose sur la photosynthèse. Les écosystèmes terrestres et marins utilisent l'énergie solaire pour fixer le CO2 sous forme de matière organique (bois, biomasse, etc) : le carbone est stocké. Quand elle se décompose, cette même matière organique contribue à former dans les sous-sols et fonds-marins des roches sédimentaires dans lesquelles le carbone est alors piégé pour des durées de temps géologiques.
La reforestation : une solution de premier plan
Les forêts constituent de précieux puits de carbone, le 2e plus important après les océans. Par le mécanisme naturel de la photosynthèse, les arbres captent le CO2 présent dans l’atmosphère et le stockent à la fois dans le bois mais également dans le sol. Toute matière organique en décomposition qui s’accumule dans le sol le charge en C02 en faisant un vrai espace de stockage de carbone à long terme. C’est d’ailleurs les forêts, les prairies naturelles et les zones humides, parce qu’elles ne sont pas labourées, qui renferment le plus de carbone dans leurs sous-sols, près de deux fois plus que les vergers et cultures.
c'est la part du territoire recouvert par les fôrets en France.
des émissions annuelles de CO2 en France sont captés par les forêts.
Ainsi l’afforestation ou la reforestation s'imposent comme des solutions de séquestration carbone de premier plan. En France, l’Office national des forêts (ONF) gère les forêts du domaine public national et accompagne les aménageurs du territoire dans la gestion durable des écosystèmes forestiers. L’organisation œuvre également à l’international où elle a été pionnière dans l’accompagnement de projets de puits de carbone forestier en Amérique latine comme au Brésil et en Colombie, deux pays recouverts en grande partie par la plus grande forêt pluviale au monde : l’Amazonie.
C’est aussi avec l’appui de l’ONF que VINCI Airports met en œuvre son programme de reboisement local aux abords des aéroports de Lyon et Toulon-Hyères afin d’atteindre le zéro émission nette sur les scopes 1 et 2, objectif déjà atteint pour l’aéroport varois et prévu d’ici 2026 dans le Rhône.
En s’appuyant sur des essences spécialement sélectionnées en raison de leur adaptation au changement climatique, le programme de reboisement de VINCI Airports permettra la restauration de deux parcelles forestières de près de 4 hectares chacune près de Lyon (Rhône) et de 2 hectares à proximité de de Bormes-les-Mimosas (Var) touchée par un incendie en 2017. Au total, plus de 1500 tonnes de CO2 seront ainsi séquestrées par photosynthèse sur la seule phase de croissance des arbres. En complément de ces deux projets, et en s’appuyant là encore sur le Label Bas Carbone, VINCI Airports a décidé de financer et de sécuriser plus de 220 hectares de projets de reforestation notamment en pays de la Loire, Bretagne, Auvergne Rhône Alpes.
Le carbone bleu : les fonds marins captent le CO2
Les écosystèmes marins contribuent à la captation et au stockage du CO2 et emprisonnent déjà plus de 50 % du CO2 émis dans le monde : le carbone bleu. Dans les océans, deux processus sont à l’œuvre. Le premier est physique : le CO2 atmosphérique se dissout naturellement dans l'eau notamment à basse température. Une fois dissout, il est naturellement stocké dans les eaux froides qui, du fait de leur densité, coulent en profondeur. Le deuxième processus est biologique et similaire à celui des forêts : grâce à la photosynthèse, la flore sous-marine absorbe et stocke le CO2. Dans la région d’Osaka au Japon, VINCI Airports a testé une solution de puits de carbone bleu à proximité de l'aéroport international du Kansai. La campagne de culture d'algues sous-marine mise en œuvre a permis de capter une centaine de tonnes de CO2 en 5 ans seulement.
La renaturation : restaurer les écosystèmes pour séquestrer le CO2
Troisième solution : la renaturation. Cette technique consiste à redonner sa place à la nature, à (re)végétaliser le territoire et notamment les villes. Le processus vise à compenser les effets néfastes de l'artificialisation des sols en termes de dégradation des écosystèmes et de biodiversité tout en renforçant le potentiel des territoires à capter du CO2.
L'artificialisation des sols désigne un aménagement des sols à partir de matériaux de synthèse : bitume, béton, ciment, etc. Le phénomène altère les fonctions écologiques d'un sol et participe au réchauffement climatique, en imperméabilisant les surfaces.
Résultats : la pluie ne pénètre plus en profondeur et n'irrigue plus les arbres et la végétation ; les sols ne peuvent plus remplir leur rôle de puits de carbone; et des îlots de chaleur se forment.
Pour en savoir plus, découvrez le dossier « Zéro artificialisation nette ».
Éviter l’artificialisation des sols et re-végétaliser les espaces urbains afin de redonner aux sols la capacité d’exercer leurs fonctions primaires de captation carbone constitue donc une priorité. Un enjeu que les filiales de VINCI intègrent dans leurs politiques environnementales comme VINCI Immobilier qui ambitionne d’atteindre le « zéro artificialisation nette » dans son activité d’ici 2030. L’un des leviers d’action principal : pour chaque mètre carré artificialisé, la même surface d’espace est renaturée.
L'offre Revilo® développée par VINCI Construction contribue à la re-végétalisation et la désimperméabilisation des sols en ville grâce à quatre leviers : l’accroissement de la végétation ; la gestion des eaux pluviales ; la reconstruction de sols vivants ; le choix de revêtements adaptés (clairs, perméables...).
Solutions de séquestration carbone fondées sur la nature (NBS) : quels avantages ?
Co-bénéfices environnementaux des solutions de captation de carbone fondées sur la nature
La conservation des écosystèmes et le renforcement de leurs fonctions primaires tels que le stockage de carbone va bien au-delà du seul impératif en termes de réduction de l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Il s’agit également de contribuer à la préservation de la biodiversité qui fait de ces espaces naturels son habitat. L’expérience de puits de carbone bleu au Kansai (VINCI Airports) en est un bon exemple. Les algues plantées ont non seulement favorisé l’absorption du CO2 et la purification des eaux et mais ont également accéléré le retour de poissons et crustacés dans ces eaux.
Les solutions de captation carbone basées sur la nature permettent enfin de lutter contre les conséquences de phénomènes naturels extrêmes exacerbés par le changement climatique comme les inondations en restaurant les fonctions primaires des sols et leur capacité à retenir l’eau. Enfin, les NBS sont des solutions de stockage de CO2 à long terme : certains écosystèmes ont la capacité de stocker le carbone pour des centaines d’années, à condition de les gérer durablement.
Co-bénéfices sociaux des solutions de captation de carbone fondées sur la nature
Ces solutions dépassent le seul enjeu environnemental et apportent de nombreux bénéfices sociaux et sociétaux. La végétalisation des villes par exemple permet de réduire les sensations d’îlots de chaleur et améliore la qualité de l’air : un vrai bénéfice de santé publique pour les citadins. La création d’espaces végétalisés favorise aussi la réappropriation de l’espace public et peut devenir un vrai levier de cohésion sociale. D’autant plus que, de par leur nature peu intrusive, l’acceptabilité sociale de ces solutions de captation carbone est élevée.
Associés à des actions de réductions massives des émissions de CO2, les NBS sont des solutions de lutte pérennes contre le changement climatique.
Les plus lus
Vous aimerez aussi
Fleuves et rivières, les voies de la dépollution
L’organisation de certaines épreuves nautiques dans les eaux de la Seine lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 a mis en…
Quelles solutions pour accélérer le développement des mobilités partagées ?
La mobilité routière est responsable de 95 % des émissions de CO2 du transport terrestre. La voiture est, et restera…
Fundación VINCI en Colombie : l’éducation et l’inclusion comme priorités
La Fundación VINCI en Colombie, première du Groupe en Amérique latine, a été créée en 2021 par VINCI Construction, ses…