La France, pays du nucléaire
La France est la deuxième puissance productrice de nucléaire dans le monde avec 58 réacteurs. Du tournant industriel des années 1970 à l’EPR de Flamanville, retour sur cinquante ans d’une histoire énergétique singulière.
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En 1973, c’est le choc pétrolier. Pour les pays qui avaient misé sur le pétrole pour leur production d’électricité, c’est la douche froide. Comme le Japon, la France fait partie de ceux-là. L’énergie nucléaire, qui a démontré son efficacité et sa fiabilité, et dans laquelle la France a déjà commencé à investir au sortir de la Seconde Guerre mondiale, apparaît comme la voie de secours. Le plan Messmer, du nom du Premier ministre de l’époque, est lancé. Objectif : l’indépendance énergétique. Des années 1970 jusqu’à l’aube des années 2000, la France construit 58 réacteurs nucléaires sur 19 sites de production construits, à 80 %, par les entreprises du groupe VINCI. Aujourd’hui, des milliers de collaborateurs œuvrent au quotidien auprès d’EDF et des grands donneurs d’ordre comme le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Orano (anciennement Areva) et le ministère des Armées.
Une expertise nucléaire française qui s’exporte
Les industriels français ont fait des réacteurs à eau pressurisée (REP) leur spécialité. Cette compétence leur ouvrira le marché international. Afrique du Sud, Iran, Corée du Sud, Chine, les contrats se multiplient et la France contribue au développement du parc nucléaire mondial. À la fin des années 90 à Daya Bay, au bord de la Mer de Chine, VINCI a participé à la construction de la première centrale nucléaire chinoise. La Chine a depuis largement développé son parc nucléaire. Pour réduire sa dépendance aux technologies étrangères et dans la course aux réacteurs du futur, elle a d’ailleurs mis en service en 2023 la première centrale nucléaire de quatrième génération refroidis par gaz et non par eau pressurisé. La compétition internationale invite d’ailleurs à la consolidation de l'industrie européenne. C’est à l’initiative d’EDF et dans une optique de coopération que naît donc l’EPR, European Pressurized Reactor, réacteur de troisième génération destiné à renouveler le parc nucléaire. Depuis 2023, trois des EPR sont en service, en Chine et en Finlande. Le démarrage de l’EPR de Flamanville en France est prévu en 2024.
L’exception du mix énergétique français
Sur la scène énergétique internationale, la France fait figure d’exception. Dans les années 90 et 2000, les trois quarts de l’électricité française étaient d’origine nucléaire. En 2019, c’était encore 71 % : le pourcentage le plus élevé de tous les pays du monde. Aujourd’hui, le nucléaire reste la première source d’électricité en France, mais tend à diminuer au profit des nouvelles énergies renouvelables, éolien et solaire en tête. L’hydraulique occupe avec constance la deuxième place. Dans ce paysage, l’énergie nucléaire forme une base solide qui donne à la France une résilience face aux crises et aux aléas. En 2023, le pays a même récupéré sa place de premier exportateur d’électricité en Europe.
Nucléaire, hydraulique, éolien, charbon : il est possible de visualiser la composition du mix énergétique français en direct !
La France relance
En 2022, le Président de la République a annoncé la relance du programme nucléaire national avec la construction de six réacteurs EPR de deuxième génération (EPR2), et une option pour en construire huit supplémentaires. La mise en service du premier réacteur est prévue pour 2035. Au-delà des frontières, les enjeux de souveraineté énergétique renforcés par la situation ukrainienne, et la nécessité de décarboner l’économie face à l’urgence climatique ont fait évoluer la perception de l’électricité nucléaire partout dans le monde.
Je travaille dans le secteur depuis trente ans, et je n’ai jamais connu une période aussi favorable, avec autant de perspectives de développement et une si bonne dynamique à l’international.
Pour Bruno Lancia, directeur général de Nuvia, filiale de VINCI Construction
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