visuel les enjeux du nucléaire
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Enjeux et débats autour du nucléaire

Les discussions autour des installations nucléaires se concentrent principalement sur deux sujets : la gestion du risque industriel, et celle des déchets. Explications. 

Assurer la sureté des installations nucléaires  

Sureté des installations nucléaires : principe de défense en profondeur

Un réacteur nucléaire est doté d'une série de défenses successives et indépendantes. Ces systèmes de sécurité sont intégrés dès la construction, doublés voire triplés, et toujours améliorés au cours de l’exploitation. Au cœur de ce dispositif, les trois barrières de sûreté principales : 

  • la gaine des crayons combustibles, enveloppe étanche qui entoure les pastilles d'uranium ; 
  • l'enveloppe du circuit primaire, qui maintient l'étanchéité du circuit de refroidissement des crayons combustibles ; 
  • l'enceinte de confinement, constituée de béton armé massivement renforcé par des câbles de précontrainte, capable de résister à une pression mécanique extrême. 

 

Freyssinet, filiale de VINCI Construction a d’ailleurs construit les enceintes de confinement des 58 réacteurs nucléaires français. 

schéma contrôle nucléaire en France

En France, c’est l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui autorise la mise en service et l'exploitation des centrales nucléaires. Les inspecteurs effectuent plus de 450 contrôles par an, programmés ou inopinés. Aux États-Unis, cette mission de surveillance incombe à la Nuclear Regulatory Commission (NRC), en Chine à l’Administration nationale de la sureté nucléaire (NNSA) : chaque pays a déterminé une autorité compétente pour assurer la sécurité de son parc nucléaire. Les installations sont aussi régulièrement évaluées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), créée en 1957 aux prémices du nucléaire civil, et garante des meilleures pratiques internationales. 

Réactions, actions, adaptations

Les accidents sont le fruit d’une addition de facteurs de risque qui, pris isolément, ont peu de chances de provoquer une catastrophe. Une accumulation d’erreurs sur le temps long puis au moment de l’événement, ajoutée à des pannes, une minimisation des risques externes, un événement exceptionnel, peuvent mener à l’accident. Aussi rares et dévastateurs soient-ils, les accidents passés ont entraîné de notables évolutions des normes de sûreté. 

Une nouvelle règlementation post-Fukushima 

À la suite de l’accident survenu à Fukushima au Japon en 2011, de nombreux travaux ont été engagés à travers le monde pour rehausser le niveau de sûreté des installations nucléaires. En France, l’ASN a demandé à EDF de prendre une série de dispositions dites « noyaux durs post-Fukushima » : construction de centres de crise bunkérisés, générateurs diesel d’ultime secours, etc. 

viuel centrale nucléaire

L’arche de Tchernobyl

 

En 2019, VINCI et ses partenaires ont livré aux autorités ukrainiennes l'enceinte de confinement du réacteur accidenté n° 4 de la centrale de Tchernobyl, après douze ans de travaux hors normes. Cette arche est la plus grande structure terrestre mobile jamais construite. Elle doit garantir la sûreté du site de l’accident pendant 100 ans et permettre le démantèlement du réacteur accidenté et le traitement des déchets radioactifs. 

Les déchets nucléaires : entre recyclage et enfouissement 

Contrairement aux énergies fossiles, le nucléaire produit une électricité propre qui n’émet que peu de gaz à effets de serre. Néanmoins, la génération de déchets, notamment radioactifs, est au cœur des enjeux de la filière. La France, comme d’autres pays avec un parc nucléaire civil important, s’est doté d’infrastructures pour gérer, traiter voire valoriser les déchets nucléaires. 

À La Hague dans la Manche, l'usine de retraitement est un centre dédié au combustible nucléaire des réacteurs français et européens. À la sortie du réacteur, le combustible nucléaire est pollué. Il est alors nécessaire de séparer le plutonium et l’uranium valorisable, et les déchets de haute activité et à vie longue (HAVL) qui seront traités et stockés. Exploitée depuis 1966, l’usine a fait l’objet de nombreuses évolutions. En 2019, Orano confiait à Nuvia, filiale de VINCI Construction, la maintenance spécialisée de 600 équipements permettant de garantir la sécurité des installations. Les équipes d'Omexom (VINCI Energies) y ont également réalisé des travaux d'augmentation des capacités des unités industrielles du site.

À Marcoule dans le Gard, l’usine de Melox est la seule installation nucléaire française capable de recycler une partie du plutonium issu du combustible usagé pour créer un combustible MOX (mélange d’oxydes). Il est employé dans 22 des 58 réacteurs du parc nucléaire français. La possibilité de multirecycler le plutonium des MOX usés est également à l’étude. 

Enfin, plusieurs centres de stockage en surface permettent d’entreposer les déchets radioactifs définitifs, non valorisables. CDB (Conditionnement déchets béton), coentreprise de VINCI Construction et Cyclife France (Groupe EDF), fabrique notamment des conteneurs en béton armé destinés aux déchets radioactifs issus de l’exploitation des centrales. Le seul projet d’enfouissement profond de déchets radioactifs en France est celui de Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) mené par l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Cegelec CEM (VINCI Energies) y a notamment mené des études de maîtrise d’œuvre pour le sous-système de manutention et de mise en stockage des déchets, une mission qui a représenté 200 000 heures d’études.

Fin de vie des centrales 

Le démantèlement d’un site implique un protocole strict pour éviter toute contamination. Entre l’arrêt définitif du réacteur, l’évacuation des déchets, la démolition des bâtiments et la remise du site à son état initial, on estime la durée d'un démantèlement à trente ans. Nuvia, filiale de VINCI Construction a piloté en France comme ailleurs en Europe, différentes d’opérations complexes de démantèlement : études, gestion des déchets, démolition des structures, actions de décontamination. 

Sources : 

www.edf.fr