Parc photovoltaique en Afrique
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Photovoltaïque : des solutions pour un gain de place

Essentiel au mix énergétique français et à l’atteinte des objectifs en matière de transition écologique, le développement du photovoltaïque se heurte pourtant à un problème… de taille ! Installer des panneaux solaires requiert d’importantes superficies, incompatibles avec un autre engagement de développement durable de la France : atteindre d’ici 2050 le zéro artificialisation nette des sols. Mais des solutions existent pour déployer de nouveaux parcs photovoltaïques sans augmenter l’emprise foncière. 

Multiplier par dix la production d’énergie photovoltaïque d’ici 2050 sans artificialiser démesurément les sols : c’est l’équation délicate que doit résoudre une filière en plein développement. La production d’électricité solaire implique l’installation de panneaux de grandes tailles, indispensables pour capter le plus possible de photons. Mais où les déployer ? Des conflits d’usage peuvent vite surgir entre les différentes fonctions du foncier : terres agricoles, terrains constructibles ou autres zones à forte valeur ajoutée, qui peuvent se voir grignotées pour accueillir du photovoltaïque…  

D’autant qu’une autre contrainte s’ajoute, avec l’objectif de zéro artificialisation nette des sols (ZAN) fixé à 2050 par la loi climat et résilience. Autrement dit, impossible de construire sur un terrain vierge, sauf en restituant à l’état naturel une superficie équivalente. L’objectif intermédiaire de cette loi impose déjà, d’ici 2030, une réduction de moitié du rythme de la consommation d’espaces. Dans ce contexte, comment passer de 16 GW d’énergie photovoltaïque en 2022 à plus de 100 en 2050 ? 

Réduire l’emprise au sol du photovoltaïque 

Face à cette double exigence, des approches se structurent pour identifier les hectares pouvant être mis à disposition du photovoltaïque. Les terres agricoles et celles à forts enjeux de biodiversité sont donc à écarter - à moins de favoriser l’agrivoltaïsme qui associe production d’énergie solaire et protection des cultures des aléas météorologiques. Pour ne pas artificialiser de nouveaux terrains, il faut alors se tourner vers des zones déjà industrialisées ou aménagées. Et en la matière, les solutions ne manquent pas : toitures de bâtiments, ombrières de parking, friches industrielles, abords d’autoroutes, plateformes aéroportuaires, etc.

Foncier secondaire identifié

En mars 2023, VINCI Autoroutes annonce avoir identifié, en collaboration avec la SNCF, près de 5 000 hectares de foncier disponible : 4 000 sur les chemins de fer et 1 000 sur le réseau VINCI Autoroutes. De quoi produire 5 GW d’énergie solaire, soit l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires ! 

VINCI Concessions a également identifié un potentiel d’environ 1 200 hectares qui pourraient permettre de produire de l’énergie décarbonée.

Une évolution des procédures administratives vient d’ailleurs accompagner l’essor de l’exploitation de ces surfaces foncières « secondaires ». C’est l’un des objectifs de la loi d’accélération des énergies renouvelables. Entrée en vigueur le 10 mars 2023, elle vise à réduire le retard de la France sur ses voisins européens en s’appuyant sur des principes concrets : simplification des démarches d’autorisation, planification dans les territoires et mobilisation d’espaces déjà artificialisés. 

Photovoltaïque sur les aéroports
photovoltaique aux abords des autoroutes
Photovoltaïque sur les carrières et friches industrielles
Photovoltaïque sur les façades et fenêtres
Photovoltaique flottant
Ombrière avec panneaux photovoltaïques sur un parking de supermarché

Bon à savoir  

Parking d’aéroports, d’aires de covoiturage, de supermarché ou d’entreprise : les ombrières photovoltaïques peuvent s’installer sur tous les espaces de stationnement. Ou comment produire de l’énergie tout en protégeant les véhicules… par exemple lors des fortes chaleurs estivales, ce qui réduit la consommation de climatisation au démarrage. Coup double pour l’environnement !