Le bois, un matériau de construction porteur
L’urgence écologique pose de nouveaux défis au secteur de la construction, qui doit combiner performance technique et environnementale. Dans ce contexte, le bois apparaît comme un matériau de construction… porteur ! Tour d’horizon de ses promesses et de ses applications actuelles et futures.
Longtemps réservé aux petites constructions et aux maisons individuelles, le bois fait sa révolution et s’impose comme un candidat très sérieux pour répondre aux enjeux de la transition écologique. Vecteur d’innovations, notamment lorsqu’il est combiné avec d’autres matériaux, il ouvre aujourd’hui un terrain de jeu remarquable aux acteurs de la construction.
Le bois, entre performances techniques et environnementales
Un matériau de construction performant
Le bois présente de nombreux atouts pour le secteur du bâtiment. En plus de son esthétique particulièrement prisée, il est apprécié pour sa résistance et sa durabilité. Valorisé comme matériau de structures dans les projets les plus divers – immeubles de grande hauteur ou surélévations, bâtiments scolaires ou tertiaires, plates-formes logistiques ou parkings… – il est devenu l’un des composants essentiels d’un mix réussi. C’est-à-dire l’association du béton, de l’acier et du bois en veillant à ce que chacun soit utilisé dans son domaine de performance optimal. Il offre de grandes qualités d’isolation et a donc toute sa place dans la mise en œuvre de la règlementation environnementale 2020 (RE 2020) depuis janvier 2022. Celle-ci prend en compte les consommations énergétiques et l’impact carbone sur l’analyse du cycle de vie (ACV) complet des bâtiments sur cinquante ans.
Sans oublier que le bois répond aux enjeux architecturaux actuels. Souple et léger, c’est un matériau de construction idéal pour surélever des bâtiments, bâtir sur des sols fragiles ou réaliser des constructions modulables et évolutives.
Un matériau de construction décarboné
Le bois est une matière première 100 % renouvelable. Il est par ailleurs facilement recyclable et valorisable en énergie. C’est d’autant plus un matériau d’avenir que l’accroissement annuel de la forêt française et de l’ordre de 100 millions de m3… où 50 % de ce volume est prélevé.
Autre atout : sa capacité de séquestration et de stockage du CO2 (1 m3 de bois stocke environ 1 tonne de CO2). Lors de sa croissance, le bois filtre le carbone par photosynthèse et le fixe : un phénomène de séquestration carbone, qui évite son accumulation dans l’atmosphère. Une fois le bois récolté et utilisé, ce CO2 est stocké au moins pour toute la durée de vie de l’ouvrage construit.
Les constructions en bois cristallisent les qualités techniques et écologiques du bois. C’est par exemple le cas du projet Wood, une opération de recyclage urbain en construction bois. Il consiste à restaurer 6 447 m2 de bureaux et renaturer 450 m2 d’espaces verts au cœur de la presqu’île de Grenoble, dans le département français de l’Isère. Projet développé par VINCI Immobilier, il s’agit d’une véritable vitrine d’innovation en termes de confort thermique et de maîtrise de l’énergie.
Organiser une filière bois responsable
Le bois est une matière première renouvelable si et seulement s’il est exploité de façon responsable. En France, plus de 90 % du bois utilisé dans le bâtiment provient de forêts françaises et européennes, régies par des principes de gestion durable.
Néanmoins, la filière est partagée entre de nombreux acteurs aux intérêts parfois divergents, et qu’il peut être difficile de réunir autour de projets communs. Dans ce contexte, des filières de proximité se sont développées en intégrant une logique d'économie circulaire.
En France, Arbonis, filiale de VINCI Construction, est spécialisée dans les bois d’ingénierie en lamellé-collé, d’une grande résistance notamment à la chaleur et au feu, qui permettent de concevoir des éléments de construction sophistiqués. L’entreprise développe et promeut majoritairement des essences d’origine française, en particulier des résineux aux excellentes propriétés mécaniques : pin maritime, Douglas, épicéa, Mélèze, etc. qui peuvent toutes être associées dans le cadre de structures mixtes et pour de la construction multimatériaux.
Innover dans les procédés de construction
Le bois est porteur d’innovations dans les procédés-même de la construction. Parfois, il s’agit de redécouvrir et adapter des méthodes anciennes, comme le fait Toyota dans le cadre de la conception de sa ville laboratoire Woven City, situé au pied du mont Fuji. L’entreprise se base sur le kigumi, une tradition japonaise séculaire, pour imaginer des assemblages performants.
Mais le bois peut également soutenir des projets totalement inédits. L’utilisation du lamellé-collé, permet d’ériger à des hauteurs autrefois impensables pour des constructions en bois. Depuis 2022, le record est détenu par la tour Ascent à Milwaulkee (États-Unis) qui culmine à 86,5 m !
Enfin, le bois est un matériau idéal pour réaliser des constructions modulaires à bas prix compétitifs. Par exemple, les équipes de VINCI ont notamment assuré la construction de deux bâtiments mixtes bois-béton pour le Village des athlètes dans le cadre du projet Universeine pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Repenser la complémentarité entre matériaux
Les liens entre matériaux représentent un enjeu crucial pour les constructeurs. Les combinaisons entre bois, béton et acier permettent d’optimiser les propriétés techniques et écologiques des bâtiments.
Arbonis capitalise sur cette complémentarité comme dans le cadre de la construction de l’immeuble tertiaire bas carbone NEW à Asnières-sur-Seine. Reposant sur une structure mixte en bois et en béton et sur une charpente courbe en bois et en métal qui allient performance technique et écologie, il requiert l’organisation d’un travail collaboratif entre les différents métiers.
C’est dès aujourd’hui que s’imagine le bois du futur qui contribuera à transformer le secteur de la construction. L’acteur de la bioéconomie mondiale, Stora Enso, ou les Américains d’InventWood® sont déjà dans la course. En France, la start-up française Woodoo a par exemple développé, à partir du bois, un matériau hybride technique et résistant capable de remplacer le verre, l’acier ou l’aluminium.
Crédits :
© Guillaume Mussau
© Gérard Rollando / Société des grands projets
© Nicolas Dohr
© Alexis Toureau
Les plus lus
Vous aimerez aussi
Fleuves et rivières, les voies de la dépollution
L’organisation de certaines épreuves nautiques dans les eaux de la Seine lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 a mis en…
Quelles solutions pour accélérer le développement des mobilités partagées ?
La mobilité routière est responsable de 95 % des émissions de CO2 du transport terrestre. La voiture est, et restera…
Fundación VINCI en Colombie : l’éducation et l’inclusion comme priorités
La Fundación VINCI en Colombie, première du Groupe en Amérique latine, a été créée en 2021 par VINCI Construction, ses…