Ingénierie et nature au service de la lutte contre les inondations
Dans un contexte d’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, les territoires adoptent des stratégies d'adaptation pour renforcer leur résilience. Quels sont les outils à leur disposition pour faire face aux inondations ?
Causes et effets des inondations
Pluie soutenue sur de longues durées, tempêtes et houle de forte intensité et artificialisation des sols sont à l’origine d’inondations qui revêtent différentes formes selon qu’elles se produisent en milieu rural, périurbain ou urbain. Face au risque de crue de cours d’eau, de ruissellement, de rupture d’ouvrages, les réponses sont multiples. Elles s’articulent autour de deux moyens complémentaires : le génie écologique, qui vise à restaurer les services rendus par la nature, et les ouvrages de construction d'endiguement permettant de limiter les dégâts.
Le génie écologique : rendre à la nature ses propriétés intrinsèques
Les milieux humides tels que les mares et les tourbières, les sols riches en matière organique des forêts, la végétation au bord des cours d’eau participent favorablement à la rétention de l’eau et freinent les écoulements, notamment lors d’épisodes pluvieux intenses. Le maintien des fonctions remplies par ces écosystèmes est donc une solution pérenne de lutte contre les phénomènes climatiques liés à l’eau. Le génie écologique prend en compte de très nombreux mécanismes pour réaliser des aménagements capables de restaurer et de préserver les services assurés par les milieux naturels.
Les solutions fondées sur la nature (SFN) : il s’agit d’actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux comme la lutte contre les bouleversements climatiques, la gestion des risques naturels mais aussi la santé, l’approvisionnement en eau ou encore la sécurité alimentaire. Le génie écologique relève des solutions fondées sur la nature.
Freiner l’artificialisation
Routes, habitations, usines, parkings : en zone inondable, les aménagements bâtis peuvent entraîner une aggravation des dégâts causés par les inondations. En effet, l’imperméabilisation des sols bloque l’absorption de l’eau, accélérant son écoulement rapide vers les rivières qui débordent. Le stockage de l’eau est également réduit par la disparition des haies et des bocages. Pour freiner et inverser ce phénomène, certaines solutions de renaturation sont efficaces. Elles permettent aux milieux vivants de mieux conserver l’eau dans le sol et ainsi d’équilibrer le cycle hydrologique.
ZAN : objectif zéro artificialisation nette
La loi Climat et résilience de 2021 impose la réduction de la consommation d’espaces à horizon 2050. Cet objectif, que VINCI Immobilier souhaite atteindre d’ici 2030, s’organise autour de deux leviers : la construction de la ville sur la ville, qui favorise le développement de projets sur des zones déjà artificialisées, et le recyclage urbain, qui permet de redonner vie à un foncier sans usage via des projets de (re)conversion. Aussi, VINCI Immobilier consacre plus de la moitié de son chiffre d’affaires à des projets de recyclage urbain.
Remettre les rivières dans leur lit
Le creusement et la rectification du lit des rivières, engagés au cours des derniers siècles pour les besoins de l’activité humaine, réduisent l’acheminement naturel de l’eau vers les nappes phréatiques, accélèrent le rythme de son écoulement et limitent son absorption. Des actions de restauration hydromorphique permettent de ramener les rivières dans leur lit et de réhabiliter les milieux humides : bras morts, marais, prairies inondables, etc. Les reconnecter à la rivière est une solution efficace pour créer des zones tampons dans lesquelles l’eau se stocke lors de crues.
Equo Vivo, la marque de VINCI Construction dédiée au génie écologique
Au service d’associations, de communautés de communes, de syndicats de rivières et d’acteurs privés, Equo Vivo restaure les cours d’eau, recrée des écosystèmes, emploie du végétal pour renaturer et protéger les sols. Sa vision : assurer la continuité écologique là où elle avait été perdue et abîmée par des activités humaines. Son ambition : la restauration de la biodiversité, la réalisation d’aménagements écologiques ainsi que le maintien de la continuité écologique.
Aménagements et infrastructures
Les systèmes d’endiguement
Construits en général de façon parallèle à un cours d’eau ou à la côte, ces ouvrages sont créés afin d’empêcher au maximum l’eau de pénétrer dans des zones habitées ou sensibles. Ils sont principalement composés d’une ou plusieurs digues, qui permettent d’obturer l’accès aux quais ou aux berges lors d’une crue. Parmi ce type d’aménagements, on compte aussi les remblais routiers/ferroviaires, ainsi que des systèmes de vannes et des stations de pompage.
Les aménagements hydrauliques
Ils sont composés d’un ou plusieurs ouvrages de retenue d’eau, tels que les barrages écrêteurs de crue ou les casiers de rétention de crue. Les réservoirs stockent provisoirement les surplus d’écoulements provenant du bassin fluvial pour les relâcher une fois la crue terminée. VINCI et ses filiales réalisent de nombreux projets d’aménagements hydrauliques : à Saint-Romain-de-Popey dans le Rhône, en Seine-et-Marne dans le cadre du projet Seine Grands Lacs, mais aussi à l’étranger, sur le barrage d’Hostivař en amont de la ville de Prague, en République Tchèque, ou encore au Canada, au pied des montagnes Rocheuses.
Le réservoir de Springbank au Canada
Pour protéger la ville de Calgary face à une crue bicentennale, la province de l’Alberta a confié à une filiale de VINCI Construction la réalisation d’un projet de dérivation et de retenue des eaux de la rivière Elbow. En cas de forte crue, les flots sont déviés par des ouvrages de régulation dans un canal de 4,5 km de long, puis se déversent dans une dépression fermée par un barrage en terre de 3,8 km de long et 29 m de haut. Ce barrage crée un réservoir d’une capacité de stockage de plus de 70 millions de m3 (soit 30 000 piscines olympiques).
Les réservoirs de la Bassée en Île-de-France
Au XXe siècle, quatre lacs-réservoirs ont été construits en amont de Paris afin de réduire l’ampleur des inondations dans la capitale. La construction d’un cinquième aménagement a démarré en Seine-et-Marne : La Bassée. Il doit s’étendre sur 2 300 hectares et sera composé de neuf bassins d’une capacité totale de 55 millions de m3. VINCI Construction réalise les digues et aménagements associés au premier ouvrage, d’une capacité de 10 millions de m3. Le projet est complété de mesures environnementales compensatoires exigeantes, auxquelles contribue Equo Vivo, marque de génie écologique de VINCI Construction.
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