Vue aérienne d'une bretelle d'autoroute
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Comment valoriser les délaissés et abords routiers ?

Souvent oubliés, les délaissés - terrains autrefois nécessaires au domaine routier ou autoroutier - sont pourtant autant d’espaces utilisables pour accompagner le développement durable des territoires. De la production d’énergie renouvelable au maraîchage biologique, découvrez la nouvelle vie des délaissés autoroutiers.

VINCI Autoroutes exploite plus de 4 400 kilomètres de voies et dispose de plus de 28 000 hectares de dépendances vertes. Des espaces jusqu’ici sans finalité propre que l’entreprise souhaite mettre au service du développement durable des territoires. 

Des délaissés autoroutiers au service de la production d’énergie renouvelable

Puissance photovoltaïque installée au sol et en toitures

Les toitures des bâtiments ne sont pas les seules à accueillir des panneaux solaires, bien au contraire ! Selon un rapport 2019 de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), en France, les parcs photovoltaïques installés au sol prennent peu à peu le pas sur ceux fixés sur les toits.

Les panneaux solaires conquièrent les zones déjà artificialisées comme les parkings, anciennes usines et zones polluées. L’Ademe estime le potentiel de ces espaces à 53 GW (Gigawatt) dont 4 sur les parkings et 49 dans les autres délaissés, notamment routiers. Une aubaine pour développer les énergies renouvelables sans empiéter sur les terres agricoles. VINCI Autoroutes s’engage notamment à étudier le potentiel foncier disponible sur son réseau pour la production d’énergie renouvelable et dispose d'une filiale dédiée pour développer ces projets.

Au-delà du photovoltaïque, il s’agit aussi d’évaluer la faisabilité de différents projets énergétiques, c’est notamment l’un des objets de  la convention signée entre VINCI Autoroutes et la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles

Methaniseur gaz de ville

Des méthaniseurs, installés sur les délaissés autoroutiers mis à disposition d’agriculteurs, permettraient de transformer les déchets organiques de l’agriculture en biogaz, directement injectable dans le réseau de gaz des villes.

Délaissés autoroutiers : maraichage et insertion 

Et si les délaissés autoroutiers avaient une utilité économique, écologique et sociale ? C’est le pari que s’est lancé Timothée Huck grâce au soutien de VINCI Autoroutes et de la  Fondation VINCI pour la Cité ! Ensemble, ils fondent en 2010 l’association des Jardins de la voie romaine. Elle regroupe quatre sites de maraîchage et d’insertion aux abords de l’ A19 : le jardin maraîcher du Beaunois, la Roseraie de Morailles, le Domaine de Flotin et le Relais des trois écluses. L’association y emploie 82 salariés, 22 permanents et 60 en insertion : essentiellement des personnes éloignées de l’emploi embauchées pour produire et distribuer les fruits et légumes, tenir la boutique de produits locaux, organiser la microbrasserie ou les cafés de ces quatre lieux insolites. 

120 tonnes

de légumes biologiques, c'est la production annuelle du seul site du jardin maraîcher de Beaunois aux abords de l'A19.

Au-delà de la production maraîchère, les Jardins de la voie romaine sont un vrai lieu d’insertion qui a déjà accueilli près de 300 personnes en difficulté. 75 % d’entre elles décident ensuite de reprendre le chemin de l’emploi ou de la formation, soit 25 points de plus que la moyenne nationale qui s’établit à 50 %. C’est notamment le cas d’Angélique, 33 ans, éloignée de l’emploi après ses maternités. Elle fait d’abord du maraîchage sur le site beaunois puis se forme en comptabilité, suite à quoi elle est embauchée en CDI par l’association. 

Là-bas, j’ai vite retrouvé confiance en moi et en les autres.  J’ai découvert les saisons, les légumes, la cuisine. Les « Jardins » c’est un bol d’oxygène. Et puis j’ai pu travailler sur un projet professionnel : ce dont j’avais toujours rêvé ». 

Angélique, salariée des Jardins de la voie romaine