Nouvelle-Zélande : un métro sur la voie de la réconciliation sociale
Le City Rail Link est le plus important chantier d’infrastructure urbain en Nouvelle-Zélande. Le premier métro souterrain d’Auckland favorisera le développement de la ville et la mobilité décarbonée dans cette métropole d’un million et demi d’habitants. Au-delà des bénéfices attendus de l’infrastructure, le projet est une vraie réussite sociale intégrant les populations maories dès l’esquisse de l’opération.
Réalisé par VINCI Construction dans le cadre d’une alliance avec un maître d’ouvrage et des partenaires (Link Alliance), le projet a pour ambition de pallier le déficit de transport en commun constaté dans la capitale économique du pays : Auckland. Une infrastructure nécessaire pour faciliter le développement - durable - de l’agglomération. Une fois terminé, le City Rail Link connectera deux gares préexistantes au nord et au sud de la métropole et doublera le nombre d’habitants situés à moins d’une demi-heure de transport du centre.
Au-delà des enjeux techniques, le projet s’est révélé être un vrai levier d’intégration sociale et une réussite de coopération avec la communauté maorie dans un pays dont l’histoire coloniale a longtemps ostracisé les populations autochtones.
Berenize Peita, responsable héritage et impacts sociaux pour Link Alliance explique.
En quoi City Rail Link est un projet au service du pacte social néo-zélandais ?
Notre pays a une histoire coloniale tourmentée, et ses premiers habitants n’ont pendant longtemps pas eu la reconnaissance qui leur revenait légitimement. Les choses ont commencé à changer, mais il y a encore beaucoup à faire pour rétablir l’équilibre en faveur des Maoris, surreprésentés parmi les groupes rencontrant des difficultés sociales, économiques, éducatives, etc. Au début des années 2010, un projet de l’ampleur de City Rail Link pouvait et devait constituer un tournant. Chose encore rare à cette époque, la communauté maorie a été consultée dès l’origine du projet. Huit iwis1 ont décidé de s’y associer : ils participent désormais à des réunions régulières de suivi et en ont grandement influencé la vision, les valeurs et même l’esthétique du projet dont l’architecture et les noms des ouvrages sont inspirés par la culture maorie.
Quelles actions concrètes ont permis de faire de ce projet un levier d’intégration sociale et économique des populations maories ?
Nous agissons principalement sur trois niveaux. Tout d’abord l’emploi, avec un programme de recrutement sur mesure en direction des maoris et polynésiens, en particulier des jeunes qui ont quitté l’école tôt. Ensuite, la formation. Il s’agit non seulement de proposer des emplois de tous niveaux de qualification mais également de s’assurer que ces employés développent leur carrière et acquièrent de nouvelles compétences avec un plan d’emploi évolutif. Enfin, il y a les retombées économiques du projet lui-même. Nous avons mis en place un programme qui dirige 10 % des achats vers des entreprises gérées par des Maoris. Cela dans tous les domaines, y compris la sous-traitance des chantiers.
Atarangi, qui a débuté son parcours sur le City Rail Link en tant que stagiaire dans le cadre du plan d'emploi évolutif du projet, est aujourd’hui chargée environnementale et termine une licence en sciences.
Selon vous, quel sera l’héritage de ce projet ?
Notre approche pionnière sert désormais de référence à d’autres projets. Contrairement à ce qui se passe souvent dans ce type de programme, où certaines entreprises ne laissent rien d’autre que du bâti, VINCI Construction a joué le jeu et a largement partagé ses connaissances et compétences. Je suis notamment convaincue que les jeunes que nous accompagnons verront plus d’opportunités s’ouvrir à eux : nous avons pu élargir leur horizon, et leur montrer que les métiers des travaux publics étaient riches.
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